Sengphet, ou l'arlésienne (épisode 1) - Lao lao garden

À la demande de Jojo, Choupi, Caro et Pierrot, venus au Laos il y a quelques années, nous sommes partis pour une quête infernale.

Lors d'une visite de pagode, ils ont rencontré et longuement discuté avec un jeune bonze qui parlait français. Il apprenait le français à l'alliance française (pour la modique somme de 50€ par an, ce qui pour un laotien est une sacrée somme, alors imaginez pour un bonze !). Comme ils l'avaient pris en photo, ils nous ont demandé de le retrouver pour le saluer, et Pierrot nous a confié quelque chose pour lui.

Nous voici donc à Vat Visoun avec nos 2 photos pour retrouver l'homme en question, tels des enquêteurs en filature, avec pour seuls indices l'emplacement de la pagode et ces 2 photos que nous avions pris soin d'imprimer avant de partir.

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La première personne à qui nous demandons parle anglais et reconnaît tout de suite Sengphet, nous dit qu'il n'est plus bonze mais qu'il loge quand même ici, donc si nous revenons le soir vers 18-19h nous le trouverons sans doute. Tout contents d'avoir si facilement retrouvé la piste de ce jeune homme, nous continuons la visite de la pagode voisine. Comme nous traînons un peu, un jeune bonze intrigué vient vers nous pour engager la conversation, nous lui expliquons pourquoi nous sommes là. Ah oui, c'est Sengphet, il sera là ce soir. Même la petite vendeuse de souvenirs le reconnait et confirme : il parle français. Nous discutons un peu, puis il montre la photo à un autre bonze qui arrive. Il reconnaît non seulement Sengphet, mais aussi le jeune bonze à côté de lui, et un troisième qui est de dos. Je vous mets au défi de reconnaître un bonze de dos ! Et voilà qu'il sort... son téléphone portable, pour appeler Sengphet et lui dire que des français sont là pour le voir. C'est confirmé, il sera là ce soir. 

Voici nos deux interlocuteurs, pris en photo grâce à Isa, qui nous a encouragé à demander aux gens avec qui nous avons des échanges de leur demander de les prendre en photo, et hop la technique est adoptée. Merci Isa !

Décidément, nous avons de la chance, Sengphet est connu comme le loup blanc, et ce soir nous allons le voir. Quelle chance, nous sommes étonnés de la facilité avec laquelle nous allons le retrouver, car nous pensions que ça serait plus difficile que le restau de canard que nous n'avons jamais trouvé !

Nous décidons d'aller boire une beerlao pour fêter ça, et nous atterrissons au Lao lao garden, un restau construit sur la colline du Phu Si, mais sans défrichage, ce qui fait que nous nous retrouvons comme au milieu de la jungle, c'est assez génial !

Comme on est plutôt bien, on décide à l'unanimité de rester manger sur place. Luna prend son inévitable sandwich au poulet, nous optons pour un barbecue lao, que nous ne regrettons pas : un plat d'une forme inédite (sorte de casque) est posé sur un brasier. Dans un panier sont disposés des légumes, des œufs et des herbes inconnues. De fines lamelles de viande (boeuf et poulet ) dans une assiette. 

Nous mettons du bouillon dans une sorte de douve autour du casque ; dans ce bouillon cuisent les légumes. Pendant ce temps, on pose la viande à griller sur le haut du casque, psh, psh, un aller retour comme dirait Danito, on le trempe dans une petite sauce qui va bien et y'a plus qu'à se régaler. Et c'est ce que nous faisons !

Après ce festin, nous retournons à la pagode en quête de Sengphet. De jeunes novices nous regardent bizarrement arriver, mais qui donc sont ces falangs (français) qui débarquent à pareille heure de la nuit ? Nous réexpliquons notre histoire et recevons le même "Oui, Sengphet", il va bientôt arriver. Nous discutons à nouveau avec un bonze qui parle anglais, sous l'œil un peu amusé des autres qui boivent... Du Redbull ! Quelle déception ! 

Nous patientons un long moment mais Sengphet n'arrive pas. Par contre, ils reconnaissent le bonze de dos, et vont chercher un jeune garçon qui se revendique être celui-ci ! À la couleur de la tenue, nous disent-ils. Bon.

Les jeunes bonzes, photo sponsorisée par Isa (c'est vrai qu'on s'y fait vite !)

Ils nous disent finalement que nous pourrons voir Sengphet un autre jour, l'après-midi. Comme la grosse averse est passée, nous repartons, un peu dépités, sous une petite pluie fine qui n'a rien à envier à celle de l'autre jour. "On n'est même pas mouillés", remarque Oscar, presque un peu déçu.

Mais nous ne laisserons pas abattre si rapidement, nous n'avons pas dit notre dernier mot. Sengphet, nous reviendrons !

* Jojo, si tu veux des droits sur les photos, nous te réglerons en Kip à notre retour !

** plus sérieusement, Caro, Pierrot et Choupi, si vous ne voulez pas apparaître en photo on the web, dites le, nous enlèverons la photo.